L'exode - Un drame oublié by Alary Éric

L'exode - Un drame oublié by Alary Éric

Auteur:Alary, Éric [Alary, Éric]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, Histoire, Seconde Guerre mondiale, 1940
Éditeur: Perrin
Publié: 2010-03-03T23:00:00+00:00


Le Louvre « réfugié » et le sauvetage de chefs-d’œuvre en péril

Les forces vitales du pays sont menacées depuis le sommet de l’Etat jusqu’aux échelons inférieurs des départements et des communes. Des centaines d’agents se retrouvent pour travailler loin des bureaux parisiens. Par exemple, le Tarn-et-Garonne et en premier lieu Montauban1 se retrouvent étrangement dotés de services plutôt inattendus en ces contrées bien éloignées de Paris : l’état-major de l’armée française, l’Institut géographique national (IGN), le laboratoire de chimie du laboratoire central de l’Armement, la RATP et ses bus qui roulent à Moissac et à Valence-d’Agen et plusieurs collections du musée du Louvre, dont La Joconde, cachée dans l’enceinte fortifiée du musée Ingres à Montauban jusqu’en 1943. Le château de Loubéjac reçoit les antiquités égyptiennes2. On constate de nouveau le rôle prépondérant du Sud-Ouest dans l’histoire des divers exodes, humains ou administratifs, sis au croisement de plusieurs carrefours routiers et ferroviaires. Le musée du Louvre y a trouvé un point de chute, le Tarn-et-Garonne, situé sur les routes Paris-Pyrénées et Bordeaux-Sète, même si, officiellement, il s’agit de « repli » ou d’« évacuation ». Ses œuvres ont été au cœur d’une aventure singulière, transportées au gré des détours et des encombrements sur les routes. L’Etat a pu sauver un grand nombre de son patrimoine artistique grâce au dévouement sans limites de plusieurs de ses conservateurs. L’exode du Louvre et d’autres musées a été mieux réussi que celui de l’administration centrale. De même, Jean-Molle Rives, conservateur du château de Pau, a reçu des œuvres belges, dont 125 tableaux du musée de Gand.

Germain Bazin, de l’Institut, conservateur en chef honoraire du département des peintures et des dessins du Louvre, en a fait le récit dans un ouvrage intitulé Souvenirs de l’exode du Louvre3. Dès 1938, un plan d’évacuation des peintures du musée vers des refuges provinciaux est esquissé sous la responsabilité de René Huyghe. Il s’agissait d’un plan quasi militaire, avec un cahier où étaient consignées toutes les étapes du parcours, jour après jour, heure après heure. Une caisse d’outillage mise sous scellés, des caisses avec du matériel de fléchage, pour indiquer les itinéraires à suivre, ont également été préparées et mises sous scellés. Les plus grandes précautions ont donc été prises pour cette évacuation exceptionnelle. Les tableaux sont marqués avec des points de couleurs différentes. Des bénévoles ont dû être recherchés, car une grande partie du personnel du Louvre a été mobilisée. Dès 1938, des bénévoles venus de La Samaritaine – située à proximité du musée – et des Grands Magasins du Louvre se sont donc entraînés aux manœuvres d’évacuation. En 1939, les premières œuvres sont évacuées, dont Les Noces de Cana, vers cinq châteaux réquisitionnés entre Le Mans et Louvigny (le dépôt central). Ces châteaux ne sont pas très éloignés de Paris, mais on pense alors que les œuvres ne seront jamais à la portée des armes allemandes. Pendant la drôle de guerre, Germain Bazin est mobilisé et blessé, ce qui lui vaut de ne pas retourner sur le front.



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